Parce que je reviens d’un pays aux mille couleurs (vous allez en entendre parler pendant longtemps…), que chez moi, il y a beaucoup trop de blanc, et que je cherche un tapis, j’ai eu envie d’écrire cet article et de partager avec vous mes trouvailles.

C’est parti !

Oyyo n°1, studio de design fondé par Lina Zedig et Marcus Åhrén à Stockholm en Suède, a débarqué il y a peu de temps sur le marché du tapis. Pas n’importe quel tapis, le kilim, qui fait fureur depuis quelques temps.

« Kilim » désigne en turc une technique de tissage à plat à base de laine de mouton pour un rendu souple et léger. A l’origine, le kilim servait de couverture et à protéger le sol des mosquées et des yourtes. Les nomades ou les populations paysannes semi-nomades tissaient pour fabriquer différents objets : tapis, sacs à blé, tentures, berceaux, sacoches de chameau… Tissés par les femmes pour leur trousseau de mariage, certains kilims dont la beauté faisait leur fierté étaient conservés dans des coffres comme valeurs sures susceptibles d’être troquées en cas de besoin. Introduit aujourd’hui dans nos intérieurs occidentaux, le kilim est apprécié comme œuvre d’art relatant un passé nomade et pour sa valeur décorative. Les couleurs et les motifs diffèrent d’un tapis à l’autre car chaque tisserande s’inspire des traditions de son village ou de sa famille. Les motifs sont issus de symboles, expression de croyances et superstitions, déclinés sous de nombreuses formes : abstraites et géométriques pour les musulmans sunnites, et représentant des animaux stylisés pour les les musulmans chiites (source : La Maison du Kilim).

Oyyo n°1 s’inspire de cet art et propose une gamme de 6 tapis aux motifs graphiques et contemporains.

L’ouverture de leur boutique en ligne est prévue pour mai 2013. Vivement !

 

On reste toujours dans la méthode de tissage ancestrale du kilim, mais cette fois-ci revisitée par Maya Bekto. Cette styliste et décoratrice de cinéma a créé l’entreprise Wool Fabrique qui propose une collection d’objets pour la maison fraiche et pleine de bonne humeur. Au choix, des tapis, des cabas, des paniers, des coussins, aux motifs sobres et graphiques tissés ou tricotées à la main en pure laine vierge par des femmes en Bosnie-Herzégovine.

On peut commander les créations de Maya Bekto directement sur son site.

© Photographie Pam Kat & “styling” Sander van Eyck

Nous quittons les tapis kilim pour découvrir les tapis boucherouite.

Les tapis « boucharouette » ou « boucherouite » sont une spécificité des tribus rurales du Maroc. Dans ces foyers domestiques souvent très modestes, les femmes berbères tissent des tapis à partir de tissus déchirés provenant de textiles de récupération. Mille chiffons ou bouts de fils en coton, nylon ou matières synthétiques, plus rarement de la laine participent alors à la fabrication de décors fabuleux. L’influence culturelle de ces femmes berbères remonte à la nuit des temps. Le motif des losanges très présent dans les tapis berbères est un décor qui existe depuis le néolithique. Ces œuvres tissées nous révèlent les traces d’une civilisation millénaire en laissant apparaitre des réminiscences de signes et symboles d’une lointaine préhistoire. Nous retrouvons également dans ces tapis le résultat du métissage des cultures berbères et africaines à travers la circulation ancestrale des caravanes du Sahara et du Soudan (source : Boucharouette).

C’est donc un gros coup de coeur pour Carpet Of Life, une initiative engagée de Taragalte et Butterfly Works dont le concept et de recycler nos vieux vêtements, draps, linge de maison pour en faire un superbe tapis boucherouite. On choisit, par ce biais, les couleurs qui composeront notre tapis. Pour les motifs, on peut choisir parmi plusieurs modèles ou laisser libre court à l’imagination des artisanes originaires d’anciens villages nomades du Sahara.

Je suis vraiment admirative et emballée par ce concept qui nous permet de co-réaliser avec les femmes de Taragalte un tapis unique !

Ce ne sont pas des tapis que crée Renilde de Peuter dans son studio à Anvers en Belgique mais des objets tissés, tricotés ou brodés, comme ces coussins ou galettes que l’on peut poser sur une chaise ou cumuler et accrocher au mur en guise de décoration.

J’ai découvert la beauté de son travail sur son magnifique blog At Swim-Two-Birds. J’aime son univers poétique et délicat fait de patchworks de couleurs vives et douces à la fois…

On peut se procurer les oeuvres de Renilde sur le site Mr Kitly ou si vous êtes de passage à Anvers, à l’Atelier Solarshop, ou en contactant directement la créatrice.

 

Les commentaires arrignon

  1. Estelle

    Je suis vraiment contente de découvrir Oyyo n°1 dont je trouve les tapis vraiment magnifiques. Vivement qu’ils les vendent en ligne, je serais curieuse de savoir à quel prix, car mon gros coup de coeur du moment sont les tapis de chez Designer’s Guild, chers, très chers….

    Quant aux tapis Boucherouite, je n’en ai vus qu’en photos et a priori, je ne suis pas fan (à voir en vrai peut-être).

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  2. arrignon

    Bonsoir Emilie,
    Je suis très fan des tapis Boucherouite et je prépare un article sur cet artisanat. Alors forcément en cherchant des infos, je suis tombée sur votre site.
    Bravo, votre site est très sympas.
    Laurence

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